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Rendre la réalité inacceptable : A propos de "La production de l'idéologie dominante"
Dans l'effervescence des années 1970, de jeunes sociologues créent autour de Pierre Bourdieu une nouvelle revue : Actes de la recherche en sciences sociales. Dans un des premiers articles de la revue, Pierre Bourdieu et Luc Boltanski s'attaquent à la question centrale de « La Production de l'idéologie dominante ». Trente ans plus tard, Luc Boltanski ouvre à nouveau le dossier. Riche d'anecdotes personnelles, son récit nous livre la genèse de ce texte. Il débouche sur une critique radicale des formes actuelles de l'idéologie dominante. Véritable manifeste, il vise à nous rendre la réalité inacceptable.
192 pages, Paperback
Published September 25, 2008
3 people want to read
About the author
Luc Boltanski
54Ìýbooks53ÌýfollowersLuc Boltanski is a French sociologist, Professor at the School for Advanced Studies in the Social Sciences, Paris, and founder of the Groupe de Sociologie Politique et Morale, known as the leading figure in the new "pragmatic" school of French sociology.
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Community Reviews
Displaying 1 of 1 review
July 15, 2024
Boltanski revient sur un long article publié en 1976 avec Bourdieu ("le patron") dans la revue Actes de la Recherche en Sciences sociales, sur l'idéologie des élites françaises à cette époque, qu'on associe aujourd'hui au giscardisme. Il le relit à la lueur de recherches plus récentes qu'il a menées sur le capitalisme contemporain.
J'ai particulièrement aimé les premiers chapitres où il revient sur les conditions de création de la revue Actes, conçue à l'origine comme un fanzine de sciences sociales, à l'image de ceux de BD que Boltanski collectionnait pour un article sur la BD qui sera publié dans le numéro 1 et qui a fait date puisqu'il est encore cité, 50 ans plus tard, comme un des articles-clés de sociologie de la bande dessinée.
Ces premiers numéros d'Actes étaient une explosion de créativité, d'inventivité, dans un esprit libertaire émancipé de tout académisme. Sans doute peut-on y voir, avec le recul, un des grands moments de l'histoire de la sociologie (avec quelques autres comme la création de l'Année sociologique par Durkheim à la fin du XIXème, l'invention du "terrain" par Park et Burgess à l'université de Chicago dans les années 1920, l'intense bouillonnement de l'université de Chicago, encore, au début des années 1950 quand Goffman y était étudiant, etc).
Qu'elles apparaissent tristes aujourd'hui les sciences sociales, corsetées par l'académisme, au regard de celles de cette époque ! Heureusement il reste quelques belles exceptions.
J'ai particulièrement aimé les premiers chapitres où il revient sur les conditions de création de la revue Actes, conçue à l'origine comme un fanzine de sciences sociales, à l'image de ceux de BD que Boltanski collectionnait pour un article sur la BD qui sera publié dans le numéro 1 et qui a fait date puisqu'il est encore cité, 50 ans plus tard, comme un des articles-clés de sociologie de la bande dessinée.
Ces premiers numéros d'Actes étaient une explosion de créativité, d'inventivité, dans un esprit libertaire émancipé de tout académisme. Sans doute peut-on y voir, avec le recul, un des grands moments de l'histoire de la sociologie (avec quelques autres comme la création de l'Année sociologique par Durkheim à la fin du XIXème, l'invention du "terrain" par Park et Burgess à l'université de Chicago dans les années 1920, l'intense bouillonnement de l'université de Chicago, encore, au début des années 1950 quand Goffman y était étudiant, etc).
Qu'elles apparaissent tristes aujourd'hui les sciences sociales, corsetées par l'académisme, au regard de celles de cette époque ! Heureusement il reste quelques belles exceptions.
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